Je ne veux pas jouer les Cassandre, mais je l’avais dit, et personne ne m’a cru : PS, EELV, UMP, et même le FN sont menacés de parcellisation …
Et si nous allions un peu plus loin dans notre exercice de vision extra-lucide ?
Comment voulez vous qu’on s’y retrouve ?
- Le front de gauche est tantôt uni, tantôt désuni, selon les enjeux électoraux,
- Le PS a maintenant ses « frondeurs », et ses tenants de la « sociale-démocratie »,
- José Bové est contre la PMA et la GPA alors qu’Emmanuelle Cosse prêche toujours les avancées dites sociétales,
- A l’UMP les droitiers-centristes et les droitiers-décomplexés s’affrontent dans le sang,
- L’UDI se disperse joyeusement au hasard des votes à l’assemblée
- Et jusqu’au FN dans lequel apparaissent deux courants : le courant « Jean-Marie » et le courant « Marine ».
Le résultat est inéluctable : les partis vont s’émietter en sous-partis, en fractions, en tendances, en courants ; plus personne ne sera capable de porter haut une bannière sur laquelle il y aura écrit : « UMP », « PS », « Bleu Marine » ou « Front de gauche ».
Comme le dit Nicolas Sarkozy : il nous faut impérativement « un renouveau » ; il va falloir faire de la politique autrement.
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Aujourd’hui les partis nous présentent des synthèses incompréhensibles
Comment comprendre que :
- le FN ramasse certaines idées de l’extrême gauche,
- que certains socialistes de gauche défendent la famille Bouygues (cf, les affaires SFR et Alstom),
- que des députés UMP votent pour la GPA,
- que les partis du centre soient totalement inaudibles, tellement ils font dans la dentelle idéologique,
- que la droite-de-la-droite soit incompatible avec la gauche-de-la-droite, tandis que la droite-de-la-gauche échange des mots doux avec la gauche-de-la-gauche.
Pourquoi faudrait-il que nous, pauvre citoyens ordinaires, adhérions à un parti et à un seul ?
- Pourquoi, en adhérant au PS faudrait-il « acheter » un lot indissociable comprenant à la fois les lois sociétales, la lutte contre les inégalités et les idées de Taubira sur la réforme pénale ?
- Pourquoi en adhérant au FN faudrait-il être d’accord à la fois avec le retour au franc et avec les contrôles aux frontières ?
- Pourquoi devrions nous nous sentir « de droite », et ne pas entendre les écologistes quand ils disent que la planète est à protéger ?
Les clivages et agrégats actuels ne sont que le résultat de manœuvres politiciennes passées, qui ne correspondent plus du tout à l’état de la France.
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Le renouveau viendra de la disjonction entre les partis d’opinion, et les hommes de pouvoir !
Ce titre peut sembler contradictoire, mais ceci est déjà arrivé dans de nombreux pays.
Les partis sont là pour incarner une ligne idéologique claire et homogène ; par exemple :
- les verts défendent la préservation de notre environnement,
- le front de gauche la lutte contre le capital,
- les socialistes, la lutte contre les inégalités,
- le droite, le respect de l’humain, et la stabilité de notre société,
- le FN, la protection de la nation.
Sur cette base, les candidats au pouvoir, feront leur marché, achetant les idées des uns, et celles des autres ; faisant des coalitions, des alliances ; élaborant des synthèses, nécessairement imparfaites, selon les priorités du pays, et la sensibilité courante des électeurs.
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Et si vous rêvions un peu !
Sur la base d’une telle organisation, je vois bien le combat en 2017 :
- Nicolas Sarkozy faisant siennes les idées de la droite ; y ajoutant les idées du FN sur la protection aux frontières, ainsi que les idées socialistes sur la protection des plus faibles.
- Manuel Valls, se réclamant du socle socialiste, écartant les idées laïscisantes extrêmes, prenant chez les verts la volonté d’entamer la transition énergétique, et à droite le plan de remise à plat des retraites et de la sécurité sociale.
- Marine le Pen, rétrécie sur ses certitudes,
- Mélanchon clamant haut et fort que le capital est à bannir, et devenant un chantre de la défense des minorités.
Ça serait bien ! non ? Enfin on y comprendrait quelque chose.