Vous écoutez comme moi les programmes des candidats à l’élection présidentielle !
Vous avez constaté que les candidats de gauche (FN compris) défendent une politique de la demande, tandis que François FILLON défend une politique de l’offre (quant à Macron, personne ne le sait vraiment !)
Et si on réfléchissait ensemble ?
La politique de la demande
Elle consiste à dire que la relance de l’économie se fera si les citoyens disposent d’un pouvoir d’achat supérieur.
Le raisonnement est le suivant :
- plus de pouvoir d’achat,
- égal, plus de consommation,
- égal, plus de produits vendus,
- égal, le développement de l’industrie et du commerce,
- égal à de la création d’emplois.
donc : en augmentant le pouvoir d’achat, on créera des emplois … CQFD
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La politique de l’offre
Elle consiste à dire que pour augmenter l’emploi, il faut :
- baisser le prix du travail,
- qu’ainsi on verra l’industrie et le commerce investir,
- que ces investissements permettront de développer l’activité,
- que ce développement va diminuer le chômage.
donc en diminuant le coût du travail, on diminue le chômage … re-CQFD …
Qui croire ?
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La démocratie préfère la politique de la demande …
La première différence entre ces deux politiques est leur capacité à entrainer l’adhésion populaire :
Il est évidemment plus facile de dire aux électeurs : « l’argent, on va vous le donner, quitte à emprunter aux fonds de pension américains » (politique de la demande), plutôt que dire « empruntons, et donnons l’argent aux patrons » (politique de l’offre) !
Donc le peuple sera plus enclin à se laisser convaincre par une politique de la demande, plutôt qu’une politique de l’offre !
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Les effets pervers de la politique de la demande
Mais malheureusement, la politique de la demande a démontré depuis des années, sa parfaite inefficacité !
Pour preuve, même François Hollande a fini par l’admettre en devenant un beau matin un « social libéral assumé »
Que se passe-t-il si on augmente le SMIC, par exemple ? :
- les boulangers se trouvent fondés à augmenter le prix de la baguette, les plombiers, leur taux horaire, Orange, le prix de son abonnement téléphonique,
- et au bout du bout, les coûts ont rattrapé les salaires ; l’augmentation du pouvoir d’achat se révèle de nul effet ; et l’économie ne s’est pas développée.
Est-ce aussi simple ? Non … Pas tout à fait :
- le prix des produits étrangers n’ont pas augmenté : les consommateurs français peuvent donc acheter les voitures japonaises ou coréennes un peu moins cher (en fait ceci est vrai dans le temps, grâce à l’effet de masse de l’Euro, d’une part, et à la crédibilité de notre dette, d’autre part),
- du coup, Renault et PSA ont du mal à lutter : ils doivent délocaliser ou mourir ; ils licencient en France.
Le bilan est donc simple : si on augmente le SMIC, on plombe notre industrie, on augmente la dette, et on augmente le chômage !
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Les effets pervers de la politique de l’offre
Offrir une capacité d’investissement aux entreprises, c’est bien ! Mais à la condition que cette capacité d’investissement ne soit pas détournée de son objectif !
Les syndicats pourraient, par exemple, tout faire pour que l’argent « rendu aux entreprises » soit consacré à augmenter les salaires ! On en reviendrait donc à transformer la politique de l’offre en politique de la demande.
Il conviendrait de trouver une solution permettant de favoriser l’investissement mais pas l’augmentation des coûts d’exploitation … Le problème est que je n’ai pas encore vu quelqu’un proposer une solution !
La politique de l’offre est donc une politique plus difficile à déployer … Mais elle a fait ses preuves en Angleterre et en Allemagne pour prendre deux exemples dont je suis sûr !
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En conclusion :
Depuis des dizaines d’années, les gouvernements successifs, ont préféré vendre une politique de la demande.
Le résultat est ce que nous voyons aujourd’hui en France.
Conclusion : votez FILLON.