La démocratie est très certainement la meilleure et la pire des choses !
La définition la plus pointue que j’ai pu en entendre est la suivante : « L’équilibre de la démocratie est atteint quand une légère majorité s’entend pour plumer une légère minorité ! »
Equilibre de valeurs ou équilibre de voleurs ?
Donner le droit à la majorité de décider pour l’ensemble c’est s’exposer à ce que la dite majorité en profite pour faire les poches de la minorité, c’est à dire s’approprier ses richesses (son argent, ses terres, ses privilèges, ses droits acquis, son pouvoir, ses enfants, sa liberté, son travail, ses économies, ses pensions, son avenir …)
Et pourquoi une légère majorité et pas une écrasante majorité ? … Mais, c’est pour que le transfert soit le plus rentable possible ! Prendre la richesse de 1000 minoritaires, et la partager entre 59.999.000 majoritaires, c’est moins efficace que prendre la richesse de 29.000.000 minoritaires et la partager entre 31.000.000 majoritaires … Je suis sûr que vous en conviendrez avec moi !
Exprimée comme ça, la caricature semble outrée … Et pourtant !
Gauche ou Droite ?
Remarquez bien que mon propos s’applique aussi bien à une majorité de droite que de gauche :
- La droite défend traditionnellement la valeur travail et l’existence d’une classe moyenne : l’objet est de créer le plus de richesse possible, et de laisser une « légère majorité » en profiter, en laissant la classe laborieuse se défoncer (au risque de la voir se rebeller) … [je sais, la vue est simpliste !]
- La gauche prône la redistribution des avoirs d’une minorité de plus riches au profit d’une majorité de plus pauvres (au risque que la richesse disparaisse) …
Vous noterez que toutes les grandes démocraties dans le monde ont ainsi trouvé un équilibre 49%-51%, 51%-49% suivant le sens du vent entre deux blocs :
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Heureusement, les politiques déclament mais n’ont pas intérêt à passer à l’acte !
Comme la nature est bien faite, il existe un mécanisme régulateur lié aux perversions des hommes et des femmes politiques eux-mêmes.
En effet, l’objectif des politiques, quelque soit leur bord, est de s’installer au pouvoir et de durer le plus longtemps possible.
Il est donc essentiel qu’ils ne déplacent pas la frontière de ceux qui se sentent floués en deçà des 50% fatidiques … Et comme la classification sociale est un continuum, et non une frontière nette, et que les partis extrêmes troublent les équilibres en capturant des voix à la marge, il est prudent que les dits politiques déclament leur programme haut et fort, mais n’agissent qu’avec prudence et circonspection.
Le passage à l’acte est une erreur stratégique, sanctionné par la fronde immédiate de ceux qui auraient voulu en avoir plus , et par ceux qui pensent qu’ils en auront moins !
Les poches des citoyens « à naître », ou « à mourir », sont les plus profondes !
Le grand jeu Droite-Gauche est donc un jeu de dupes, où finalement rien ne change vraiment ; il fallait donc que la société trouve des poches faciles à vider pour satisfaire la majorité.
L’ingénierie financière apporte fort opportunément la solution.
Imaginons que tous les futurs retraités de la planète aient mis toutes leurs économies à la banque, dans des produits financiers au rendement sympatique, mais comportant, il est vrai un petit risque.
Je suis candidat à de hautes responsabilité politique et je déclare « votez pour moi et j’augmente le salaire des fonctionnaires de 50% sans augmenter les impôts ! » … Evidemment je suis élu, surtout si le gouvernement précédent a augmenté significativement le nombre des fonctionnaires.
Là j’emprunte tout simplement l’argent qui me manque aux banques … A ce stade du raisonnement, personne n’est floué sauf ceux qui, dans quelques années seront obligés de rembourser la dette (mais il ne sont pas encore nés, et moi je serai à la retraite sur une ile du pacifique).
Les banquiers n’étant pas fous, ont bien compris qu’ils risquent de ne pas être remboursés complètement ; en soi ce n’est pas très grave (c’est l’argent des retraités après tout !), mais ceci va leur poser tout un tas de soucis : leur bonus, leur emploi, leur tranquillité.
Alors ils ont inventé la bulle ! Une bulle est un séisme habilement provoqué, dans lequel tous les professionnels sérieux réussissent à sauver leurs billes tandis que l’épargnant moyen y perd la moitié de ses avoirs.
L’avantage d’une bulle est qu’elle est anonyme, que ce qu’elle provoque n’est de la faute de personne, et qu’elle met de l’ordre dans tous ces fichus déséquilibres.
On voit ainsi qu’avec deux dispositifs simples, on vide les poches des retraités et on laisse nos problèmes à nos enfants. Je vous l’avais dit : la démocratie a pour point d’équilibre de trouver dans les poches d’une minorité, l’argent convoité par la majorité |
Heureusement, il y a les mythes !
La seule chose qui puissent contrecarrer ces mécanismes simplistes est l’existence d’un mythe partagé au plan national :
- « The american dream » aux USA
- « La grandeur de l’Empire Britannique » incarné par la famille royale pour les anglais
- « L’indivisibilité de l’Empire », en Chine
Nous, français, avons les « droits de l’homme », mais nous pensons qu’ils sont un support à la revendication et non le fondement de notre ‘unité nationale.
Conclusion …
Tout ceci est caricatural, exagéré ; la réalité doit être beaucoup plus complexe … je vous le concède, mais on ne doit pas être si loin !
Maintenant, si vous me demandez une solution ? J’avoue que j’ai beau avoir de l’imagination, je cale … Peut être faudrait-il faire revivre un mythe français :
- la solidarité Mitterrandienne,
- la grandeur de la France Gaullienne,
- la valeur travail Sarkozyenne …
Ou finalement, pourquoi ne pas reprendre « La France : pays des droits de l’homme » mais en ne gardant que la signification humaniste.
On peut toujours rêver !
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